Amazing encounter ! (Ziggy 2.0 & Max)

Ziggy était depuis très peu de temps en ville. Pourtant quelques minutes ou heures à peine après avoir débarqué ici, elle était tombée sur une jeune femme brune qui l’avait recueillie, alors que de base la trentenaire redevenue ado pensait devoir dormir sur un banc. D’ailleurs, c’était toujours aussi bizarre pour elle de se dire qu’elle n’avait plus trente-deux ans, pour ainsi dire l’âge de la brune chez qui elle vit. Sans doute que si Christine avait toujours l’âge qu’elle aurait dû avoir, elles auraient pu être super copines, mais à la place Faith est devenue sa tutrice puisque la pauvre Berman âgée de 16 ans à nouveau, ne pouvait guère vivre seule. Ce qui l’enquiquine quand même pas mal, puisqu’elle a l’impression de régresser sévèrement là. Le pire étant de devoir retourner sur les bancs de l’école pour avoir à l’avenir un diplôme ! Franchement, l’univers se foutait ouvertement de sa gueule là, c’était pas possible autrement ! Ou alors c’était juste Goode qui s’était fichu d’elle et lui avait raconté des cracks quand il lui avait juré n’y être pour rien dans ce qui leur arrivait.

Quoi qu’il en soit, Lehane avait donc inscrit la rouquine dans le lycée le plus proche de chez elle, c’est-à-dire celui du quartier de Manhattan. Parait-il que là-bas elle allait rencontrer des jeunes de son âge que connaissait vaguement la brunette. Dont une certaine Max qui lui ressemblerait comme deux gouttes d’eau. Alors ça aussi franchement c’était bizarre ! Était-ce le prix à payer parce que Ziggy et d’autres avaient tué Nick et mis fin à la malédiction que la famille de ce dernier avait lancé sur la ville de Shadyside et de ses habitants ? C’était donc assez dégoûtée que la gamine était descendue du bus qui l’avait conduite jusque devant son établissement scolaire où elle allait faire sa rentrée aujourd’hui. Pourtant elle avait essayé de négocier avec sa logeuse pour ne pas avoir à remettre les pieds à l’école, mais celle-ci n’avait rien voulu entendre. Tout ça parce qu’elle trouvait que Christine vivait trop dans le passé, mais aussi parce qu’elle n’appréciait que moyennement voire pas du tout qu’elle vive avec plein d’alarmes qui lui servaient à savoir quand manger, etc. Merci le traumatisme du camp Nightwing qui l’avait rendu comme ça !

En traînant des pieds avec son sac sur le dos, l’adolescente soupira et roula des yeux en voyant les grilles du lycée. Et si elle séchait tout simplement ? Qu’est-ce qu’elle en avait à faire de retourner en cours franchement ? Puis pourquoi obéirait-elle aux directives de cette femme alors que normalement elle devrait avoir à peu près le même âge qu’elle ? Non, ça ne plaisait pas du tout à la jeune fille qui préférerait encore être morte plutôt qu’ici. Si seulement le brun ne l’avait pas réanimée. À cette heure-ci, elle serait probablement auprès de sa sœur Cindy et non pas là. Enfin logiquement, puisque ce n’était pas sûr à cent pour cent. La preuve, Goode avait réussi à se retrouver ici alors que pourtant Deena l’avait tué dans la grotte. Tandis qu’elle repensait à tout ceci et regrettait le fait de ne pas avoir sa frangine auprès d’elle pour traverser cette nouvelle galère, la rousse se fit tirer par les cheveux vers l’arrière, ce qui lui rappela un mauvais souvenir, le moment où Tommy l’avait chopée exactement de la même manière. Sauf que là elle entendit une voix féminine s’élever et put après quelques secondes voir la tête de la fille qui s’adressait à elle. « Tu perds rien pour attendre Maxine Mayfield ! Je vais me venger ! » Berman la toisa d’un drôle d’air, à la fois surprise et en rogne – même si elle avait compris qu’on la prenait encore pour cette fille dont Faith lui avait déjà parlé – bien décidée à en découdre avec cette nana qui semblait avoir toute une bande à en juger les autres derrière elle qui les observaient et ricanaient. Bon sang, ça lui rappelait Sheila et sa clique. Sincèrement, elle avait l’impression qu’on lui faisait revivre son passé, à quelques détails près qui différaient. « Lâche-moi connasse ! Je ne suis pas celle que tu crois ! » Là, la blonde et les autres se mirent à éclater de rire. « Bah alors Mayfield t’as Alzheimer ? » Lança son interlocutrice qui se moquait clairement d’elle. « Très bien ! Si tu veux pas me lâcher ! » Alors qu’elle allait la pousser de toutes ses forces dans le but d’essayer de la faire tomber en arrière, elle entendit une autre voix féminine derrière elle qui semblait prendre sa défense puis vit que la blondinette et les autres faisaient une drôle de tête, comme si elles avaient vu un fantôme. Si bien que ça la coupa dans son élan et que la saloperie lui lâcha enfin les cheveux. Aussitôt, Berman se retourna pour regarder dans la même direction que les autres.

Jour de rentrée en classe de 1ère, qu’est-ce que Ziggy était en joie de retourner au lycée ! Bien sûr, c’était ironique puisqu’en fait elle aurait préféré ne pas avoir à remettre les pieds au bahut. Merci Faith et la vie en générale. Comment Berman s’était retrouvée dans cette ville avec un rajeunissement de 16 ans en plus ? Franchement, elle n’en savait foutre rien, mais ça lui mettait les nerfs. Elle avait eu beau y réfléchir depuis son arrivée ici, elle n’avait trouvé aucune réponse à ses questions. Si seulement les gamins, Martin ou même Madame Lane étaient là, ils pourraient s’allier pour découvrir le fin de mot de l’histoire. Mais non, il avait fallu qu’elle se réveille il y a quelques jours dans ce fichu parc aux côtés de Goode. Et puis pareil, pourquoi son chien était aux abonnés absents ? Son fidèle compagnon à quatre pattes qui lui avait rendu la vie plus douce à l’époque lui manquait énormément à présent.

Tandis qu’elle hésitait à faire demi-tour et ne pas assister à la reprise des cours 2021, malheureusement la fille aux cheveux couleur feu fut brutalement tirée de ses réflexions par une petite brute blonde. La façon dont elle l’avait attrapée lui avait filé un méchant flash, dans lequel elle se revoyait en salle de sciences avec Nick et se cachait du tueur, sauf que Tommy l’avait repérée et chopée par les cheveux. Puis le comportement de la blondinette lui rappela étrangement celui de son ennemie jurée au camp Nightwing. Encore un peu et elle se croirait de retour en 1978, sauf que les jeunes ne s’habillaient plus de la même manière et qu’ils avaient tous un téléphone portable greffé à la main. Tiens d’ailleurs, Christine en avait un dans la poche de sa veste puisque sa tutrice lui en avait donné un afin qu’elles puissent se joindre à n’importe quel moment. Heureusement que Faith lui avait montré comment ça fonctionne puisqu’à l’époque d’où elle provient, la rouquine n’en avait pas. Enfin bref, les groupies de celle qui l’agressait étaient certainement en train de la filmer ou de faire Dieu sait quoi avec leurs portables. Autant dire que ça agaçait encore plus la jeune Berman qui avait l’impression d’être la bête de foire et en plus on la prenait pour une autre. Bien sûr, la rebelle tenta de leur faire comprendre qu’il y avait méprise, mais la blondasse semblait vraiment persuadée d’avoir raison et bien résolue à ne pas la laisser tranquille.

Étant à bout, la petite rousse était prête à se battre avec cette nana et même les copines de celle-ci, mais apparemment une autre fille qui se trouvait derrière elle capta leur attention et enfin Ziggy put retrouver sa liberté de mouvement. C’était moins une puisqu’elle avait bien failli pousser violemment la blonde afin de la faire lâcher prise. Dans la seconde qui suivit, l’ancienne trentenaire se tourna pour voir qui était cette personne qui prenait la peine de s’interposer entre les autres et elle. Sur le coup, l’adolescente eut un moment de bug lorsqu’elle vit de ses propres yeux qu’effectivement la jeune Lehane ne lui avait pas menti et qu’il y avait bien son sosie dans ce lycée. Pas étonnant que la clique l’ait prise pour cette Mayfield. Christine sortit tout de même de son hébétude en entendant de nouveau la voix de celle que Max avait traité de Barbie. « Eh la blondasse ! Tu veux pas la fermer un peu ? Ta voix de cruche me vrille les oreilles ! » Claqua la rouquine qui ne supportait pas du tout ce genre de fille. Elle en avait assez soupé par le passé, ce n’était pas pour avoir encore affaire à de tels spécimens. Surtout qu’en plus la façon dont elle parlait à son double ne lui rappelait que trop la manière dont on l’insultait durant le camp de vacances. Au moins, la fameuse Max semblait avoir un sacré sens de la répartie, ce qui la fit sourire puisqu’elle lui faisait penser à elle-même au même âge. Et puis sans se concerter, les deux filles aux cheveux de feu se mirent à faire un doigt d’honneur en chœur. Derechef, ça amusa la nouvelle venue en ville qui avait l’impression de se voir, à cause du physique similaire, mais aussi du caractère qui semble être pareil également.

La jeune Max fut la première à parler et à se présenter tout en s’excusant pour le comportement de la bande. « Ouais, ça va ! J’ai juste eu l’impression de rejouer une scène de mon passé avec des personnes différentes ! » Répondit miss Berman en riant nerveusement. « Pourquoi tu t’excuses ? C’est tout de même pas ta faute si elles sont abruties ! Et puis j’ai l’habitude… J’ai déjà eu des problèmes avec une bande du même style ! Elles ne me font pas peur ! » Clairement pas, si l’autre rouquine n’était pas intervenue, eh bien elle aurait réglé ses comptes toute seule, comme une grande. « Merci de ton aide et moi c’est Christine, mais par pitié appelle-moi Ziggy ! » Se présenta à son tour la petite rousse en tendant sa main à celle qui pourrait passer pour sa jumelle comme l’avait si bien l’autre cruchasse de tout à l’heure. Celle qui devrait être la plus âgée des deux en voyant le sourire de son interlocutrice l’imita. « Je suis arrivée ici il y a quelques jours en fait… Quant à moi, je connaissais ton existence puisque la femme qui m’a recueillie te connaît et m’a parlé de toi. D’ailleurs comme les autres, elle m’a pris pour toi au début. Ma tutrice c’est Faith et contre ma volonté elle m’a inscrite dans ce bahut en 1ère littéraire, mais je t’avoue que j’ai pas du tout envie de retourner sur les bancs de l’école. Normalement, je suis censée avoir 32 balais ! Je comprends pas pourquoi je suis retournée à l’âge de 16 ans… » OK, si ça se trouve Mayfield allait la prendre pour une cinglée, mais c’était bien égal à son double qui avait juste besoin d’extérioriser sous peine de péter un câble. De toute façon, on la traitait déjà de folle en 1978, alors… Et puis en plus de ça, là elle avait perdu tous ses repères et était même privée de ses horloges et alarmes qui la rassuraient par le passé, donc il fallait bien que ça sorte d’une manière ou d’une autre. « J’ai déjà rencontré l’équipe administrative il y a quelques jours, mais par contre je sais pas où je dois me rendre pour trouver la liste avec le nom de ma classe et le numéro de salle pour le premier cours… » Avoua l’adolescente qui se sentait complètement paumée à l’heure actuelle. Elle aurait bien fait l’école buissonnière, mais elle savait qu’elle allait se faire taper sur les doigts si elle s’amusait déjà à manquer le premier jour de cours. Et puis, si elle ne se pointait pas pour la rentrée, elle serait sans doute encore plus perdue par la suite. Ouais, finalement elle allait assister au moins aujourd’hui pour prendre ses marques dans l’établissement et si par la suite elle préférait ne pas se pointer, eh bien, elle le ferait sans aucune gêne.  

Même si Ziggy savait de la bouche de sa tutrice qu’elle avait son sosie en ville et dans ce lycée, la jeune fille fut ébahie de voir qu’en effet Max et elle sont comme deux copies conformes. Vraiment époustouflant ! En plus, de ce qu’elle voyait ou entendait depuis quelques instants, il n’y a pas que physiquement qu’elles se ressemblent. Cela amusa grandement Berman qui se mit à penser qu’elles pourraient aisément passer pour des sœurs jumelles aux yeux des autres. Mais pour l’heure, avant de faire la connaissance de l’autre rousse, il faudrait déjà qu’elles se débarrassent de la petite bande. Pas du tout impressionnée, la rouquine se marra à la menace lancée par la blonde. Le rire de Christine doubla d’intensité en entendant la répartie de son double. Il y a pas à dire, elle a vraiment l’impression de se voir. « T’sais quoi la blonde ? Tu ne me fais pas peur, alors si tu la boucles pas, j’vais te couper la langue ! » Balança-t-elle en souriant de manière bien moqueuse. Oh bien sûr, l’ancienne trentenaire n’irait sûrement pas jusqu’à une telle extrémité, mais se battre pour se défendre ça oui c’était fortement possible. C’est juste que là elle voulait que cette fille se taise et lui fiche la paix. Elle était déjà assez sur les nerfs comme ça, alors ce n’était pas la peine que cette poupée Barbie en rajoute une couche. Fort heureusement après leur avoir adressé un doigt d’honneur, la jeune fille provenant des années 90 fut satisfaite de voir le groupe de nanas décamper.

L’autre rousse se présenta à miss Berman puis commença à se confondre en excuses, choses que la seconde ne comprit pas puisqu’à ses yeux, ce n’était nullement la faute de Max si ses filles se comportaient de cette manière. Malgré tout, Ziggy écouta les explications, fronçant légèrement les sourcils se demandant où son interlocutrice voulait en venir, jusqu’à ce que cette dernière se confie et que l’ancienne trentenaire capte. « C’est surtout parce qu’elles sont idiotes. Si elles ne l’étaient pas, elles ne s’en prendraient pas à toi ni à moi… » Dit-elle tout d’abord avant de rire en essayant d’imaginer la scène que lui avait décrite son sosie. « Ouais, j’ai bien vu une espèce de trou dans sa coiffure qui m’a fait penser à une pelade, mais OK c’est donc ton œuvre. Ma foi, tu as bien fait de prendre la défense de ce garçon. Bien joué Max ! » Fit la jeune Berman en souriant à sa nouvelle amie. Juste après, Christine déclina son identité à son tour et remercia l’autre rouquine pour l’aide qu’elle lui avait apportée. « C’est ça t’as tout compris ! J’ai jamais apprécié mon prénom que je trouve moche ! » Avoua-t-elle en riant. « D’accord, c’est noté Max ! » Le fait que toutes les deux préfèrent utiliser un surnom parce qu’elles n’aiment pas leur prénom leur faisait encore un point commun.

Après les présentations, les deux lycéennes se serrèrent la main et c’est là que la nouvelle venue expliqua à Max qu’elle était dans cette ville depuis peu et logeait chez Faith qui l’avait prise sous son aile. À ce que lui dit l’autre rousse, Ziggy rit en se souvenant de ce fameux soir où la brune avait effectivement fait sa rencontre et téléphoné à un garçon puisqu’elle pensait mordicus qu’il était le frère de la jeune fille. « M’en parle pas ! Elle m’a soûlée à croire que j’étais toi et que j’avais un frère. Billy c’est ça ? Alors que pourtant je lui avais bien dit que je ne m’appelais pas Max et que je n’avais pas de frangin. » Puisqu’elles en étaient à se confier l’une et l’autre, celle qui devrait être la plus vieille mentionna le fait qu’elle devrait avoir 32 ans normalement. Visiblement, cette annonce parut surprendre l’interlocutrice de la jeune Berman. Celle-ci secoua la tête. « Nan j’te jure ! C’est l’âge que j’avais en 1994 avant d’atterrir ici, mais j’ai pas de preuve. » C’est vrai, comment lui prouver que ce qu’elle dit est vrai ? Puis, Christine repensa à quelque chose. « Ah si ! Il y a peut-être un truc ! » Dit-elle en souriant. Aussitôt, la miss s’empressa de retirer son sac à dos de ses épaules et fouilla à l’intérieur, elle y attrapa son portefeuille qu’elle ouvrit et récupéra une photo qui se trouvait dedans avec une date notée dessus. « C’est moi à l’âge de 16 ans avec ma sœur… » Fit-elle en prenant un petit air triste alors qu’elle tendait la photo à la seconde rouquine afin qu’elle puisse mieux voir. En fixant la photographie, l’ancienne trentenaire eut un gros pincement au cœur. Eh oui, la mort de sa frangine lui fait toujours aussi mal. Il n'y avait plus qu'à espérer que son sosie ne pense pas qu'il s'agisse de sa mère sur le cliché vu l'année qui était inscrite dessus.

Après avoir détourné le regard de sa photo et l’avoir remise à sa place une fois qu’elle l’eut récupérée, la jeune fille avoua ne pas savoir où elle devait aller pour trouver la liste de sa classe et l’endroit où se diriger pour son premier cours. « Ah merci Max ! » Fit la rebelle en souriant, soulagée que son double veuille bien l’aider à s’orienter. Elle remit son portefeuille dans son sac à dos qu’elle replaça sur ses épaules. « En fait, j’ai déjà mes papiers. C’est juste que je dois trouver la liste pour savoir dans quel groupe je suis exactement et où me rendre pour mon premier cours. » Tout à l’heure, Berman avait expliqué être en littéraire, visiblement cette info avait bien été retenue par l’autre lycéenne qui indiqua à Ziggy être dans une autre filière. « Ah ouais ? Moi je t’avoue les maths tout ça, c’est pas vraiment ma tasse de thé ! » Dit la rouquine en riant un peu. « Oh ! C’est vrai ? C’est cool ça ! Ben écoute, si jamais j’ai besoin un jour je te demanderai de me la présenter alors. » C’est vrai que ça pourrait servir si l’ado galérait à comprendre certains trucs. Après tout, les programmes scolaires avaient dû évoluer depuis la fin des années 70. « J’te suis du coup ! » Christine laissa donc sa nouvelle amie l’escorter jusqu’à l’endroit dans la cour où étaient affichées toutes les classes du lycée. Maintenant, il n’y avait plus qu’à trouver la bonne.

Photographie de Ziggy et Cindy:

Ici, ça changeait un peu la donne pour la jeune Berman. En effet, lorsqu’elle était au camp Nightwing elle n’avait pas la cote et donc pas d’amis, même si elle appréciait grandement Miss Lane l’infirmière. Puis, elle avait pu compter sur Nick, mais si ça se trouve cet allié qu’elle avait eu à l’époque ne l’était pas véritablement étant donné tout ce qu’elle avait appris à son sujet. Enfin bref, actuellement elle était donc heureuse d’avoir déjà du soutien de la part de son sosie. À elles deux, elles avaient réussi à faire déguerpir ces filles imbuvables qui s’en prenaient à Ziggy avant que l’autre rouquine n’arrive. Au moins, la jeune Max et la nouvelle pensaient la même chose de la petite bande. Christine se mit à rire à ce que lui dit son interlocutrice. « Pourquoi elles s’en prennent à toi au fait ? » Voulut-elle savoir. Eh oui, sa curiosité était piquée à vif. Est-ce que ces nanas s’en prenaient injustement à son double ou bien est-ce que cette dernière avait fait quelque chose qui ne leur avait pas plu ?

Ziggy apprit de la bouche de l’autre miss ce qu’elle avait fait pour défendre un ami à elle. La nouvelle venue ne put s’empêcher de féliciter l’autre lycéenne pour son acte de bravoure. Berman sourit aux commentaires de son acolyte. « Oh, s’il est aussi sympa que toi je serais contente de le rencontrer moi aussi. » Surtout que s’ils arrivaient à bien s’entendre, ce cher Dustin pourrait peut-être devenir un ami avec le temps. Mais c’était encore un peu tôt pour songer à ceci, d’ailleurs même l’ancienne trentenaire ne pouvait pas savoir si Max et elle allaient se lier d’amitié, mais pour l’instant ça se passait bien entre elles. Visiblement, toutes les deux préféraient utiliser un surnom plutôt que leur prénom. Ce qui laissa penser à la jeune fille débarquant des années 90 qu’elles ont décidément la même mentalité, ce qui lui plaisait. « Merci. Max aussi c’est tip top. » Dit-elle sincèrement en souriant à l’autre rousse. C’est vrai qu’en général Max était plus donné à un garçon, mais ça claquait pour une fille aussi badass que celle qui faisait face à Berman.

L’ancienne adulte se souvenait parfaitement du soir de son arrivée dans cette ville, en même temps ça ne remontait pas à si longtemps que ça donc c’était encore bien frais dans sa mémoire. D’ailleurs, elle avait même retenu le prénom du frère de son interlocutrice, elle sourit en se rendant compte qu’elle ne s’était pas trompée. En revanche, son sourire s’effaça quelque peu en apprenant ce que Faith avait fait à Billy. « Oh, je suis désolée que ton frère ait été malade. Je ne savais pas donc je n’étais pas non plus au courant pour le reste. Qu’est-ce qui s’est passé ? » Demanda-t-elle par curiosité puisqu’elle avait l’impression d’être dans le flou là. « Pour ma part, je ne sais pas encore trop quoi penser d’elle. Je n’avais nulle part où aller, mais grâce à elle j’ai un toit sur la tête. » Sans compter le fait que la brune lui avait appris comment se servir de la nouvelle technologie. Alors même si à l’heure actuelle l’ado n’était pas encore très attachée à sa logeuse, elle la respectait tout de même et était reconnaissante.

Ça pouvait paraître hallucinant et surtout laisser penser que Ziggy racontait des cracs, pourtant par chance Max la crut quand elle lui indiqua qu’elle devrait avoir la trentaine normalement. Elle lui expliqua même qu’en principe à cette heure-ci elle était censée se trouver en 1994. Au moins, elle n’avait pas à batailler pour prouver la véracité de ses propos, ce qui était génial et la fit sourire. Puis, elle montra tout de même une photo datant des années 70 à sa nouvelle amie. La réaction de celle-ci fit encore plus sourire et même rire la nouvelle. « Je crois que oui, je vois ce que tu veux dire. » Fit-elle avant de réagir à propos de ce que son interlocutrice disait au sujet de sa frangine. « Cindy avait toujours à cœur d’être tirée à quatre épingles. » Tout ça parce qu’elle pensait bêtement qu’elle échapperait à la malédiction si elle menait une vie parfaite. « Ah oui ? T’es née quand alors ? Moi je suis du 28 septembre 1962. » Juste après la miss hocha la tête à la supposition de l’autre rousse. « Oui, surtout que je me suis réveillée dans les bras d’un ancien flirt qui devrait être mort… » Autant dire que ça l’avait grandement perturbée, c’était encore le cas actuellement même si elle s’efforçait de ne pas penser à Goode puisqu’elle le hait. « J’imagine que toi aussi ça a dû te faire bizarre de te retrouver propulsée ici ? Comment ça s’est passé pour toi ? » Se renseigna la demoiselle pour voir si ça s’était déroulé à peu près de la même manière que pour elle. Berman rangea sa photo à sa place, mit son portefeuille dans son sac puis remit celui-ci dans son dos et le referma.

Ne connaissant pas encore vraiment le lycée, celle qui devrait être la plus âgée fut rassurée que son sosie la prenne sous son aile. « Allons-y alors. » La rouquine attendit sagement que Max ouvre la marche. « Qu’est-ce qui ne serait pas drôle ? » Demanda Christine qui ne voyait pas à quoi faisait allusion son interlocutrice. Berman fit ensuite une petite grimace en entendant parler d'une matière qu'elle n'aime pas du tout. « J’te laisse les maths bien volontiers ! » Même si techniquement elle en aurait quand même quelques heures dans son emploi du temps. « T’es trop modeste là non ? » Supposa-t-elle en entendant l’autre ado dire qu’elle n’est pas la plus intelligente de la bande. « Ton copain ? Tu veux dire ami ou bien vous sortez ensemble ? » Oui, elle avait besoin de cette précision pour être certaine de bien comprendre la situation de sa nouvelle amie. Ziggy lâcha un petit rire, amusée quand son alliée lui indiqua que Dustin allait être super content de faire sa connaissance. « OK, donc Dustin est quelqu’un d’enthousiaste ? » Enfin, c’était ce qu’elle venait d’imaginer. Elle avait vraiment hâte de mettre un visage sur ce prénom qu’elle avait entendu à plusieurs reprises depuis tout à l’heure qu’elle conversait avec Max.

Comme on s’en était pris à Ziggy sans aucune raison, elle voulait savoir si ça ne serait pas à cause de quelque chose que son double aurait pu faire et qui aurait énervé cette bande de filles. En écoutant les explications de Max, l’autre rousse allait lui demander qui était Dustin, mais n’eut pas l’occasion de le faire étant donné que son interlocutrice précisa dans la foulée qui ce garçon était pour elle. « OK, donc ce sont juste de sales emmerdeuses ! » Répondit Christine qui voyait très bien le genre puisqu’encore une fois elles lui rappelaient Sheila. En tout cas, la nouvelle plaignait son sosie qui devait en voir des vertes et des pas mûres avec ces pestes qui ne l’aimaient pas. « Ah oui ? C’est encore compliqué pour se faire accepter ? » C’est vrai que depuis le temps qu’elle était là, l’adolescente n’avait pas vraiment fait attention à ceci. En même temps, elle avait d’autres choses à gérer pour se focaliser sur ça.

Berman ne serait absolument pas contre le fait de rencontrer d’autres personnes. Après tout, il fallait bien qu’elle sociabilise un peu. Jusqu’ici, elle trouvait Max sympa, donc faire connaissance avec l’ami de cette dernière ça pourrait être pas mal. En tout cas, l’ancienne trentenaire avait l’impression que son sosie appréciait beaucoup ce fameux Dustin. Ce qui n’était pas dur à comprendre grâce à la manière dont l’autre rouquine en parlait. L’ado se mit à rire avant de prendre la parole à son tour. « Si tu es méchante, alors ça veut probablement dire que je le suis aussi. Parce que du peu que j’ai vu, on semble avoir le même caractère. » Dit-elle en souriant. « Mais j’ai hâte de rencontrer Dustin, ça m’a l’air d’être un chouette type. » Bien sûr, elle ne se fiait qu’à ce que lui avait dit Maxine puisqu’elle ne le connaissait pas encore.

Tandis qu’elles continuaient à apprendre à se connaître, celle provenant des années 90 sourit quand l’autre lycéenne la remercia. C’était marrant de voir que toutes les deux préféraient leurs surnoms respectifs plutôt que le prénom qu’on leur avait donné à la naissance. « Oh, tu parles des vampires ? Ouais, j’suis au courant. » Surtout que le soir de son arrivée en ville, elle avait appris de la bouche de Faith qu’ils existaient et en avaient même rencontré. Puis ne sachant pas du tout ce qui avait pu se passer avec le frangin de sa « jumelle » la jeune Berman l’interrogea donc à ce sujet puisqu’elle était intriguée de voir Max qui ne semblait pas apprécier des masses sa logeuse. En découvrant pourquoi la rebelle fit de gros yeux ronds. « La vache ! Ça a dû être dur pour le copain de ton frère d’assister à ça ! » Le pauvre, Ziggy n’aurait pas aimé être à sa place. Ça devait être choquant et faire bien mal au cœur. Avoir le cœur brisé, la jeune fille connaissait assez bien puisqu’elle l’avait eu pendant très longtemps à cause de Nick et le ressentait encore maintenant même si elle en faisait abstraction la plupart du temps.

Comme l’autre miss s’était pas mal ouverte à elle, Christine lui dévoila un peu son intimité en lui montrant une photo de son aînée et d’elle. Même si c’était dur pour Berman qui sentait son cœur se serrer rien qu’en regardant Cindy. « Non, ce n’était pas pour ça. C’est bien plus compliqué que ça, mais ça serait trop long de t’expliquer maintenant… » Fit-elle en secouant la tête. En effet, ce n’était pas pour se faire accepter que sa sœur s’habillait de la sorte, bien que oui, il y avait un peu de ça. Les filles parlèrent de la période où chacune était sortie du ventre de leurs mères respectives. L’ex-adulte avait vu le jour dans les années 60, lorsqu’elle indiqua sa date de naissance, ça eut l’air de surprendre son interlocutrice. « Euh oui pourquoi ? » Fit-elle avant de comprendre quelques secondes plus tard. « Ah oui ! C’est marrant ça tiens ! » Sacrée coïncidence, elles fêtaient leur anniversaire le même jour sans être nées la même année cependant. « Ce qui veut donc dire qu’à la base on a 9 ans d’écart. » Dire qu’elles auraient pu se rencontrer à l’époque, c’était fou ça ! Puisque Max tenait à savoir si elle s’était sentie aussi perdue en débarquant ici, son sosie lui avoua comment ça s’était passé pour elle. « Oui, Nick était mort. Je ne sais pas comment ça se fait, mais il est de nouveau en vie et tout comme moi il a rajeuni de 16 ans. » Au moins, elle n’était pas la seule à avoir eu le droit à ce rajeunissement étrange. « Ah bon ? » Répondit Ziggy qui était surprise d’apprendre que le mono n’était pas le seul à avoir ressuscité. « C’est dingue quand même tout ça ! » Commenta la petite rouquine qui se demandait encore comment tout ceci pouvait être possible. Si les deux garçons avaient eu cette chance de revenir d’entre les morts, peut-être que sa frangine aurait ce même traitement de faveur non ? Tout en écoutant de quelle manière s’était déroulée l’arrivée de l’autre rousse, l’ancienne trentenaire rangea ses affaires puis remit son sac sur son dos. « D’accord. C’est bien que tu aies eu ta famille. » Parce que malheureusement ça n’avait pas été le cas pour son double. « De mon côté, je pense que tu t’en doutes peut-être, c’est Faith qui m’a aidée à m’adapter. » Et ça l’était toujours puisque la jeune fille n’était pas totalement au point avec les nouvelles technologies et était encore traumatisée par son passé. Si bien qu’elle vivait actuellement la plupart du temps avec des alarmes même si ça agaçait fortement sa tutrice.

Tout en rentrant dans la cour, les deux copies conformes physiques continuèrent à papoter. Celle qui était un peu plus âgée rit quand la seconde lui expliqua que ça ne serait pas drôle si elles venaient à être trop similaires. « T’as raison ! En fait moi je préfère lire, c’est pour ça que je suis dans les études littéraires. » Ce qui était logique En voyant sa nouvelle amie rire du fait que Ziggy n’aimait pas les maths, cette dernière sourit avant de demander à Max si elle parlait avec modestie ou non lorsqu’elle disait ne pas être la plus intelligente. « Ah bon ? » Dit-elle simplement avant d’écouter la suite. « Ah oui, un camp scientifique carrément. Il doit en avoir pas mal dans le ciboulot alors ! » Fit-elle remarquer avant de froncer les sourcils, ne comprenant pas tout. « L’upside down ? C’est quoi ce truc ? » Chercha-t-elle à savoir avant de sourire de nouveau en apprenant que Dustin et l’autre rousse étaient ensemble. « D’accord, je verrai oui. » Répondit-elle simplement. Puis Maxine se montra curieuse et voulut plus de détails sur l’ancien flirt de Christine. Cette dernière soupira en pensant au brun. « J’étais en camp de vacances, Nick était l’un des monos. Au début, je ne l’appréciais pas à cause des préjugés que j’avais sur sa famille, mais alors qu’on m’en faisait baver, il m’a aidée. On a fini par se rapprocher et je l’ai embrassé. Sauf que le dernier soir du camp a été un véritable cauchemar. Beaucoup de gens sont morts cette nuit-là, dont ma sœur. Même moi je l’étais, mais Nick a réussi à faire repartir mon cœur avec un massage cardiaque. Quand je lui ai fait part de ce que j’avais vu et de ma théorie, il m’a regardée comme si j’étais une folle. J’ai tout raconté à la police, mais on ne m’a pas crue… Ne supportant pas tout ça, j’ai volontairement coupé les ponts avec Nick. Puis 16 ans après, j’ai appris de sales choses sur lui et sa famille, j’en suis tombée sur les fesses et je lui en veux encore plus. En gros, voilà pourquoi ça n’est pas allé plus loin qu’un flirt. » Pourtant ça aurait pu reprendre une fois ici puisque Goode souhaitait recoller les morceaux, mais Berman n’y tenait pas. Celles qui pourraient passer pour des jumelles ou des sœurs se ressemblant comme deux gouttes d’eau arrivèrent devant les panneaux d’affichage. Aussitôt, la frangine de Cindy chercha à repérer la liste des 1res littéraires. « Hey, Max, j’ai trouvé le numéro de notre salle. On sera dans la 212 et le prof principal c’est le même que l’an dernier. » Se fit entendre une voix près des filles. Curieuse, le sosie de la jeune Maxine se tourna pour voir qui s’adressait à elle, c’est là qu’elle remarqua un garçon qui faisait une tête bizarre lorsqu’il croisa son regard. Aussitôt, l’ancienne trentenaire observa sa nouvelle amie et se mit à rire. « Ton copain, je présume ? » Demanda-t-elle en la regardant. Vu l’air amusé dans les yeux de son double lui fit penser que c’était bien le cas. « Salut Dustin ! Moi c’est Ziggy ! » Se présenta-t-elle en lui tendant sa main que le bouclé attrapa et serra en lui souriant cette fois. « Wow, enchanté Ziggy ! » « Moi de même. Par hasard, tu n’aurais pas vu la liste de ma classe ? Je suis en 1re littéraire ! » « Ah si, elle est juste à côté de la nôtre, par ici ! » Répondit Henderson en lui faisant signe de le suivre.

Quand l’autre rousse lui répondit qu’elle aurait employé exactement le même terme qu’elle, Berman ne put s’empêcher de sourire. Comme quoi elles partageaient bien plus qu’un physique similaire. Et encore, Ziggy ne connaissait pas grand-chose sur son interlocutrice pour l’instant. Néanmoins, elles semblaient avoir du mal à se faire accepter toutes les deux. Enfin, c’était le cas pour l’ancienne trentenaire dans les années 70. À présent, c’était bien trop tôt pour en juger. D’après les dires de son sosie, ça ne paraissait pas s’être arrangé au fil des décennies. « Ah merde ! » Répondit la nouvelle. C’était vraiment dommage que les mentalités n’aient pas changé depuis tout ce temps. « Ah bon ? Qu’est-ce qu’elle fait au juste ? » Oui, Christine se demandait ce que cette fameuse Hannah pouvait bien faire dans son association. En tout cas, si ça pouvait aider à ce qu’il y ait moins de problèmes entre les jeunes, ça devait être pas mal.

Du peu que l’adolescente avait vu, elle remarquait que Max et elle avaient quasiment le même caractère. Ce qui était assez comique en fait. Tellement que les deux filles en riaient de bon cœur. « Moi aussi. » Répondit Ziggy en souriant à son interlocutrice. Logiquement, elles devraient bien s’entendre, à moins que le fait de trop se ressembler ne provoque l’effet inverse. Le sourire de miss Berman s’agrandit d'autant plus quand l’autre rouquine confirma que Dustin était chouette. Sur ce point, la nouvelle lui faisait confiance puisqu’elle n’avait pas encore eu la chance de rencontrer ce garçon.

Christine hocha la tête quand sa nouvelle amie demanda confirmation du fait que Faith lui avait révélé l'existence des vampires. « Oui, elle m’en a parlé parce qu’elle était en pleine patrouille et que quelques minutes après justement l’un d’eux s’en est pris à nous. » Ce soir-là avait été la première fois où l’ado en voyait un pour de vrai. Elle avait eu les chocottes sur le coup, mais heureusement son instinct de survie avait fini par reprendre le dessus et elle avait pu se défendre et s’en sortir. De toute façon, probablement que la Tueuse ne l’aurait pas laissée se faire dézinguer par un suceur de sang. La pauvre fille provenant des années 90 fut sur le cul d’apprendre ce que sa tutrice avait fait avec le frère de Max, sous les yeux d’un autre garçon. « J’imagine oui qu’il ne devait pas être bien… » Elle-même aurait fait un malheur si on avait osé lui faire ce coup. « Je comprends. » Fit-elle en affichant un petit sourire. Ziggy étant du genre à être protectrice aussi agirait probablement de la même manière que son double si on faisait du mal à quelqu’un qui lui était proche.

Berman était touchée que son sosie lui dise qu’elle pouvait lui parler de sa sœur quand elle voulait, sauf que la rousse ne se sentait pas encore prête à se confesser à ce sujet. Ça faisait certes seize ans que Cindy était morte, mais ça lui faisait toujours un mal de chien de penser à elle, alors ressasser ce qui s’était passé au camp d’été n’était pas le bon plan. « Merci, Max. C’est gentil. » Répondit-elle néanmoins en faisant un léger sourire. Celui-ci fut plus grand quand elles réalisèrent qu’elles étaient toutes les deux nées le 28 septembre et qu’ici elles n’avaient qu’un an d’écart. Lorsque la plus jeune lui dit que c’était marrant, Ziggy hocha la tête pour approuver. Puis, elle soupira quand sa nouvelle amie releva le fait qu’elle était de retour au lycée. « Ouais… ça m’enchante pas vraiment d’ailleurs, j’ai l’impression de régresser du coup ! » À la question de l’autre rousse, la plus âgée secoua la tête. « Non, je l’ai semé le soir de notre arrivée ! » Et c’était tant mieux puisqu’elle ne souhaitait pas l’avoir sur son dos, même s'il aurait probablement préféré. Ainsi, le mono n’était pas le seul à être revenu d’entre les morts. Waw ! « Dans ce cas, je suis contente pour ton frère alors. » Par contre, pour Nick, elle gardait toujours des réserves étant donné tout ce qu’elle avait appris sur lui. Elle ne pouvait plus lui faire confiance vu tout le mal qu’il avait semé par le passé.

Ziggy fronça les sourcils en découvrant que son interlocutrice ne portait pas dans son cœur son beau-père. « Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il a ton beau-père ? » À la question de Max, l’autre rousse haussa des épaules. « Le plus dur pour moi c’est de devoir remettre les pieds dehors… Avant je restais cloitrée chez moi, suite à un traumatisme. Je ne sortais que peu et toute ma vie était réglée comme du papier à musique. J’avais plein de réveils sur lesquels je réglais des alarmes par exemple pour nourrir mon chien, me coucher, etc. » Elle allait peut-être passer pour une folle, pourtant à l’époque c’était ce qui l’aidait à vivre. Ici, elle n’avait plus aucun repère, hormis quelques alarmes qu’elle mettait sur son téléphone. Et encore, le minimum puisque Lehane n’appréciait pas qu’elle reste enfermée dans son ancienne routine. « Faith m’a montré le principal sur le portable qu’elle m’a filé. Je pense que je m’en sors pas trop mal. » De plus, elle fouinait bien dans son smartphone pour essayer d’apprendre des choses par elle-même. « Les applications de musique ? » Releva la plus âgée. « Il faudra que tu me montres ça. » Après tout, ça pourrait la changer et peut-être même lui faire un peu de bien.

La jeune Berman ne put s’empêcher de rire quand son double lui demanda si lire des bandes dessinées ça comptait. « Oui, ça reste de la lecture bien que ce ne soit pas dans la même catégorie que les romans. » Puis, la nouvelle apprit de la bouche de son sosie que Dustin est quelqu’un de très intelligent. À cause de la façon dont Max parlait de lui, Ziggy rit de nouveau. Juste après cette dernière fut choquée en apprenant que son amie avait rencontré des monstres étranges dans son ancienne ville. « Euuuh OK… J’espère aussi qu’ils ne sont pas là. » Mais après tout pourquoi ils ne seraient pas ici alors qu’il y avait bien des vampires qui traînaient dans le secteur.

Bien qu’à la base Christine ne voulait pas se confier à propos de sa sœur, elle finit tout de même par le faire, car l’autre rousse souhaitait en savoir plus sur Nick et surtout découvrir les raisons qui avaient fait que Berman et lui n’étaient pas allés plus loin que l’étape du flirt. Alors l’ancienne trentenaire avait essayé de résumer au mieux la situation. « Il a surtout fait semblant de ne pas me croire puisqu’il connaissait parfaitement la vérité ! » Chose qu’il avait cachée à tout le monde afin de se faire bien voir et surtout qu’on n’égratigne pas l’image que les Goode renvoyaient aux autres. « J’ai appris que sa famille bien des années plus tôt avait passé un pacte avec le diable et qu’il avait perpétué cette tradition. Pour que les habitants de sa ville et sa famille aient une superbe vie, voire parfaite même, il n’hésitait pas à faire sacrifier les résidents de Shadyside dont je faisais partie. C’est donc par sa faute que le massacre du camp où est décédée ma sœur a eu lieu. Sans compter d’autres morts dans les années 90 toujours par la faute de Monsieur le shérif Goode ! » Jamais elle n’oublierait tout ceci et ne lui pardonnerait. Elle n’avait pas apprécié de passer pour une folle avec son histoire concernant Sarah Fier. Cette pauvre fille d’ailleurs qui avait perdu la vie à cause d’un ancêtre du brun.

Puisque la cloche allait bientôt sonner, il était temps que Ziggy sache à quelle salle elle devait se rendre, même si elle allait probablement galérer pour la localiser. C’est devant les panneaux d’affichage qu’elle rencontra enfin le petit copain de son double. Celui-ci eut l’air saisi en la voyant, ce qui amusait grandement la jeune Berman. Elle rigola d’ailleurs en entendant son amie balancer que la prochaine fois elle arracherait la langue de la blonde. « Ouais, elle est toujours dans notre classe. Je crois qu’on n’arrivera jamais à se débarrasser d’elle ! » Répondit le bouclé à Max, puis il montra la liste qui intéressait Christine. « Merci. » Dit-elle à Dustin avant d’aller jeter un œil à la feuille accrochée. C’est comme ça qu’elle repéra le numéro de sa salle de cours. « Je suis en 420, vous sauriez me dire où ça se trouve ? » Demanda la rouquine en se tournant vers les amoureux. « Oui, c’est le bâtiment là-bas au deuxième étage. » Répondit le châtain en montrant du doigt. « OK, merci. Et ravie d’avoir fait votre connaissance à tous les deux. » Fit-elle en souriant. « À plus tard. » La sonnerie résonna alors l’ado pressa le pas et se rendit exactement où lui avait indiqué le garçon à la casquette. Elle n’eut donc pas de mal à trouver.

/!\ FIN /!\